Après la com’ – effet d’annonce plus d’un an auparavant – la Marie de Paris a enfin tenu parole : les cadenas de la passerelle des Arts ont été remplacés par des panneaux de verre.
La bêtise de masse du mondialisme benêt a été reléguée plus bas, vers le pont de l’Archevêché. Les cadenas sont en effet un mimétisme idiot, un sentimentalisme de l’instant, une com’ sans aucune signification : se « jurer » l’amour éternel, enchaîné chacun par ce serment fait au-dessus de la Seine, est non seulement un mensonge (qu’en est-il donc cinq ans après ?) mais aussi une imitation grégaire qui ramène au statut de mouton (les autres le font, moi aussi !).
Il a fallu attendre des mois entre les mots et les choses – maladie de la communication qui croit que dire c’est faire.
Vu la productivité horaire des employés de la voirie, à six pour enlever un graffiti, qui pourrait s’en étonner ?
L’amas des cadenas pesant lourdement sur les grillages de la passerelle représentait progressivement un danger pour les passager des batobus et des péniches touristiques passant sans cesse sous les arches. Les panneaux de verre rendent au paysage urbain tout son éclat. Paris en son histoire n’est plus sali par ces graffitis de ferraille.
La scatologie invertie de « l’art de rue » (Street Art) tellement cher aux militants de la cause gai qui tiennent les rênes de « la culture » à la Mairie s’est réfugiée dans les boulangeries – où la galette des rois, dans le quartier du Marais, prend des allures de gaîté lyrique. Contrairement aux cadenas, les galettes ne sont pas de fer et ne resteront qu’éphémères.
Les attentats ont vidé la capitale plus que le froid hivernal. La cour du Louvre, un mercredi après-midi, est déserte… Aucune queue pour visiter le musée. Un autre mimétisme de la bêtise mondialisée : Paris est moins dangereux que Washington, Rio ou Hong-Kong, où tout le monde continue pourtant à se précipiter. Racine et Voltaire contemplent l’inanité du siècle, du haut de leur galerie.
C’est dommage, car le soleil hivernal très bas sur l’horizon crée de longues ombres sur le Pont-Neuf.
La Samaritaine voit avancer ses travaux – gigantesques. Presque tout est détruit, sauf la façade classée et les poutrelles métalliques de l’architecture.
Ce qui permet au passant de retrouver les décors anciens avant les années soixante.
La partie ouvrant sur la rue de Rivoli, sur l’arrière de l’ancien magasin, va être entièrement reconstruit.
