La vie reprend son cours, sans oublier les Arabes fous mais sans crainte particulière.
Vigiepirate est partout, pas très efficace mais de la présence.
Des militaires gardent même Notre-Dame.
La queue pour la visite a été divisée par cinq ou six – c’est le moment !
Même chose pour la Sainte-Chapelle, attenante au palais de Justice : personne ! Par un jour de beau soleil d’hiver, venez voir les vitraux irradier de lumière, vous serez tranquilles. On fouille tout l monde à l’entrée.
La préfecture de police, dès la nuit tombée, s’éclaire en bleu-blanc-rouge. La gauche conne aurait dit il y a deux mois que cela « faisait le jeu du Front national »… Plus aujourd’hui, puisque François IV a béni le drapeau.
Chacun aime à rester chez soi, dans la quiétude de son appartement d’étage, avec vue ici sur la Seine. Le cocon.
Les lycéens de Fénelon, dans le sixième, discutent toujours autant dehors, insouciants ; des militaires gardent le centre juif à côté.
Mais le boulevard Saint-Germain reste très passant.
Et le restaurant d’Yves Cambeborde, Le Comptoir, carrefour de l’Odéon, sert tous les soirs son menu dégustation à prix fixe. Il est plein – même en terrasse. Ce sois-là, la queue pour voir la Première de Star Wars faisait le tour du pâté de maison sur trois cents mètres, avant d’entrer au cinéma Odéon, face à la statue de Danton (qui lui tourne le dos).
Les coquilles saint-jacques étaient finement épicées – au sel rose de l’Himalaya (!) -, le poulpe un peu ferme – mais c’est ainsi que les écolos l’aiment : dans sa vérité, le cochon de lait avait couru sans nul doute – il était bio et résistant, un vrai Corse, le cerfeuil tubéreux prenait racine et les radis bien piqués agaçaient les dents. Le plateau de fromages était largement assorti, un vrai plaisir avec le vin, et la tarte sablée contenait de la passion…
Une bonne table dans un bon quartier, si courue qu’il faut réserver plusieurs jours à l’avance… ou compter sur les désistement du jour en rappelant à midi pour le soir.
Mais oui, la vie continue… Les semeurs de morts ne gagneront jamais.
